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La constitution d'une société, qu'elle soit commerciale ou civile, est un acte juridique complexe qui doit respecter des conditions de fond et de forme pour être valable. Le point de départ est la rédaction d'un contrat de société, appelé les statuts, qui fixe les règles de fonctionnement et l'organisation de la société. Ce contrat obéit aux règles générales du droit des contrats, notamment en ce qui concerne le consentement des parties, l'objet du contrat et la licéité.
La validité de la société repose sur un consentement libre, éclairé et non vicié des associés. Ce consentement est formalisé par la signature des statuts ou d'autres actes juridiques (cession de parts sociales, actions, etc.). Toutefois, la simple signature ne garantit pas la validité du consentement si celui-ci est entaché de vices.
Selon l'article 1112-1 du Code civil :
« Celle des parties qui connaît une information dont l'importance est déterminante pour le consentement de l'autre doit l'en informer dès lors que, légitimement, cette dernière ignore cette information ou fait confiance à son cocontractant. »
Cette obligation d'information, renforcée par la jurisprudence, impose un devoir de loyauté et de transparence entre associés. Par exemple, la Cour de cassation a condamné un dirigeant cessionnaire pour manquement à ce devoir en cachant à un associé la négociation d'une revente des titres (10 juillet 2018).
Le consentement peut être vicié par plusieurs causes :
La simulation par interposition de personne n'entraîne pas automatiquement la nullité, sauf fraude avérée. En cas de conflit, l’acte secret prévaut (art. 1321 C. civ). Les tiers de bonne foi peuvent se prévaloir de l’apparence selon la théorie de l’apparence.
L'affectio societatis est la volonté sincère des associés de collaborer et de participer ensemble à l’exploitation de la société sur un pied d’égalité. Cette notion est fondamentale dans les sociétés de personnes, moins dans les sociétés de capitaux où certains actionnaires sont de simples investisseurs.
L'absence d'affectio societatis peut entraîner la nullité du contrat de société, notamment dans les sociétés fictives, en participation ou de fait.
Exemple jurisprudentiel : La Cour de cassation, chambre criminelle, le 16 janvier 2019, a reconnu comme gérant de fait une personne qui, après cessation de son mandat officiel, continuait à gérer la société, signait des baux, embauchait du personnel et exerçait les fonctions de direction.

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Ces conditions sont essentielles pour la validité du contrat de société, sans lesquelles la société peut être déclarée nulle ou fictive.
L'objet social désigne l'activité que la société se propose d'exercer. Il est déterminant car il :
Exemple : Les experts-comptables ou avocats exercent une activité civile et peuvent se constituer en Société Civile Professionnelle (SCP), mais pas en SARL, qui est une société commerciale.
Certaines activités réglementées, comme les officines de pharmacie ou les débits de boisson (licence 4), sont soumises à des règles particulières.
L'objet social doit être :
Par exemple, une société dont l’objet serait la vente d’armes illicites serait nulle, car la nature de l’activité est illicite. À l’inverse, un restaurant ou une société de transport, activités licites, sont admis dans l’objet social.
L'objet social fixe l’étendue des pouvoirs des dirigeants, qui doivent agir dans le cadre défini par les statuts. Ce principe est appelé la spécialité statutaire.
Exemple : Un gérant de SARL qui vend un immeuble d’une valeur importante sans en informer l’assemblée générale et en dehors de ses compétences spécifiques risque une action en responsabilité.
La protection des tiers qui contractent avec la société est un enjeu majeur.
Pour mieux comprendre, prenons l’exemple d’un commerçant qui signe un contrat d’approvisionnement pour une activité de fabrication artisanale, alors que la société a pour objet principal la location. Si ce contrat dépasse l’objet social, la société pourrait ne pas être engagée si le tiers connaissait cette limite ou n’a pas agi de bonne foi.
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La classification des sociétés repose principalement sur la nature commerciale ou civile de leur activité. Ce critère détermine le régime juridique applicable, notamment en matière de responsabilité, fiscalité, et compétence juridictionnelle.
Exemple concret : Une société d’achat-vente de voitures neuves est commerciale. Une société de gestion immobilière est civile, sauf si elle exerce une activité de marchand de biens.
Une personne poursuivie pour plusieurs infractions a été reconnue comme gérant de fait, car elle a continué à diriger la société après cessation officielle de son mandat, en embauchant du personnel, signant des baux, et exerçant les fonctions de direction.
Les infractions retenues comprenaient :
Ce cas illustre l’importance de la définition des pouvoirs et responsabilités liés à la gestion d’une société. La responsabilité personnelle du dirigeant peut être engagée même en l’absence de mandat officiel, notamment en cas de gestion de fait fautive ou frauduleuse.
Le lien entre responsabilités, infractions et gestion effective est crucial pour comprendre la portée juridique du pouvoir. La Cour de cassation a confirmé que continuer à exercer des fonctions de gestion après la fin du mandat constitue un dépassement de pouvoir, responsable.

Le dirigeant d’une société dispose de plusieurs types de pouvoirs, qui peuvent être classés en deux catégories principales : pouvoirs internes et pouvoirs externes.
Ce pouvoir concerne la gestion quotidienne et l’administration interne de la société. Il inclut notamment :
Exemple concret : Le directeur général d’une SAS peut décider de l’embauche ou du renouvellement des contrats à court terme, conformément aux délégations prévues par les statuts.
Ce pouvoir concerne la représentation de la société vis-à-vis des tiers, c’est-à-dire sa capacité à engager la société par des actes juridiques qui lient cette dernière. Il inclut :
Exemple concret : Un président de SAS qui signe un contrat de location pour un local commercial agit en son nom pour représenter la société.
Les pouvoirs du dirigeant ne sont pas illimités. Ils sont encadrés par :
Exemple concret : Dans une SARL, le gérant seul peut réaliser des actes de gestion courante, mais doit obtenir l’accord de l’assemblée pour des actes engageant la société pour une somme importante ou hors de l’objet social.
Exemple concret : Un dirigeant qui signe un contrat de prêt supérieur à ses pouvoirs risque la responsabilisation si la société ne garantit pas l’opération.
Le rôle du dirigeant dans la représentation de la société est crucial. La représentation permet à la société d’agir en justice, de conclure des actes avec des tiers, ou d’engager sa responsabilité.
Exemple concret : Un président de SAS investi d’un pouvoir de représentation peut signer des contrats engageant la société, comme un contrat de partenariat ou un contrat de vente de biens immobiliers.
Supposons qu’un directeur général de SAS signe un contrat d’achat immobilier d’un montant extrêmement élevé, sans l’approbation préalable de l’assemblée générale. Si ce contrat dépasse l’objet social ou la limite de délégation, la société pourrait ne pas être engagée, sauf si le tiers contractant pouvait ignorer cette limite de bonne foi.
L’un des éléments essentiels pour la constitution d’une société concerne l’apport des associés. Les apports peuvent prendre plusieurs formes, et leur régime dépend du type de société choisi.
Ce sont des sommes d'argent versées par les associés pour constituer le capital social ou pour augmenter celui-ci.
Ce sont des biens autres que de l'argent, tels que des équipements, un immeuble, ou une créance.
Ce sont des contributions non pécuniaires sous forme de savoir-faire, de compétences ou de travail, sans création d’un capital en numéraire.
| Apport | Régime juridique | Avantages | Inconvénients |
|---|---|---|---|
| Fonds | Capital social, contributions en numéraire | Facile à valoriser, simple à gérer | Risque de dévalorisation, pas d'apport réel immédiat |
| Nature | Évaluation nécessaire, contrôle lors de la constitution | Apporte des biens réels, valorisables | Risque de surévaluation, formalités de dépôts et d’évaluation |
| Industrie | Définition précise dans les statuts, droits spécifiques | Valorisation du savoir-faire | Moins de droits patrimoniaux, peut limiter la participation |
Une société commerciale est créée avec un apport de 100 000 € en numéraire, une machine d’une valeur de 20 000 € apportée en nature, et un associé apportant son savoir-faire en industrie. La société doit évaluer la machine, et allouer des droits spécifiques à l'apport en industrie selon la répartition convenu.
Ces éléments complètent la compréhension du fonctionnement et de la constitution de la société, permettant d’adapter la structure à l’activité et aux objectifs des associés.
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