Multilatéralisme et gouvernance mondiale – Séance 5

Géopolitique et relations internationales1 décembre 2025
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Multilatéralisme et gouvernance mondiale – Séance 5

Le multilatéralisme et la gouvernance mondiale sont des notions fondamentales pour comprendre la coopération internationale contemporaine. Dans un monde marqué par des enjeux globaux complexes, ces mécanismes visent à organiser l’action collective des États et autres acteurs au-delà des frontières nationales. Cette fiche de révision propose une synthèse claire et structurée de ces concepts, illustrée par des exemples concrets, notamment la gestion de la pandémie de COVID-19.


Introduction à la gouvernance mondiale et au multilatéralisme

Gouvernance mondiale

La gouvernance mondiale désigne l’ensemble des institutions et mécanismes qui rassemblent divers acteurs (États, organisations internationales, ONG, entreprises) afin de coordonner l’action collective à l’échelle planétaire. Elle est incarnée principalement par les organisations internationales (O.I.) telles que l’Organisation des Nations Unies (ONU), créée en 1945 après la Seconde Guerre mondiale. Ces institutions jouent un rôle central dans la gestion des problèmes transnationaux qui dépassent la capacité d’action des États pris isolément.

Multilatéralisme

Le multilatéralisme implique la coopération entre au moins trois États, en opposition aux approches unilatérales ou bilatérales. Il existe sous deux formes principales :

  • Multilatéralisme formel : reposant sur des institutions dotées de structures permanentes et de règles contraignantes, comme l’ONU.
  • Multilatéralisme informel : regroupant des forums sans traité ni secrétariat, tels que le G7 ou le G20.

Le multilatéralisme formel vise plusieurs objectifs essentiels :

  • Éviter un unilatéralisme « darwinien » fondé sur la loi du plus fort.
  • Rendre le comportement des grandes puissances plus prévisible.
  • Réduire les coûts et la complexité des négociations bilatérales.
  • Diminuer le risque de conflits armés.
  • Encadrer les relations commerciales internationales.

Ces objectifs traduisent la volonté d’instaurer un cadre normatif collectif garantissant une certaine stabilité et coopération entre États.

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Le cadre normatif : le droit international

Le droit international constitue la base juridique de la gouvernance mondiale. Il repose sur deux principes fondamentaux :

  • La souveraineté des États, qui restent les acteurs centraux.
  • Le principe pacta sunt servanda : les traités doivent être respectés.

Ce droit est appliqué via des traités bilatéraux ou multilatéraux, fondés sur le consentement des États. Malgré son importance, il reste fragile car les organisations internationales manquent souvent de moyens coercitifs pour faire respecter les règles. Néanmoins, il crée un cadre normatif où les États doivent justifier leurs actions, ce qui contribue à limiter l’arbitraire et à favoriser la coopération @docHU01-002-G PPT6 Le Multilatéralisme.pdf.


Limites et défis du multilatéralisme

Facteurs fragilisant le multilatéralisme

Plusieurs obstacles affaiblissent l’efficacité du multilatéralisme :

  • La compétition permanente entre grandes puissances.
  • La montée des nationalismes et des politiques souverainistes.
  • Le clivage Nord-Sud, avec des intérêts divergents entre pays développés et en développement.

Ces facteurs rendent souvent les engagements multilatéraux peu sincères ou difficiles à appliquer.

Utilités malgré les limites

Malgré ces défis, les organisations internationales restent utiles pour :

  • Faciliter les négociations entre puissances en conflit.
  • Jouer un rôle de médiateur neutre.
  • Proposer des idées innovantes, comme les Objectifs de développement durable (SDGs).

Étude de cas : la gouvernance mondiale face à la pandémie de COVID-19

La pandémie de COVID-19 a mis en lumière les forces et faiblesses du multilatéralisme et de la gouvernance mondiale.

Critiques envers l'OMS

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a été critiquée pour sa gestion de la crise. Selon l’Independent Panel for Pandemic Preparedness and Response, elle a connu « une myriade d’échecs, de défauts dans son état de préparation comme dans sa réponse ». Par exemple :

  • L’OMS a tardé à déclarer l’urgence mondiale, perdant un mois crucial.
  • Elle n’a pas pu empêcher la loi du plus fort dans la compétition pour les équipements médicaux.

Cependant, l’OMS a agi dans les limites de ses prérogatives, avec une gouvernance dominée par ses 194 États membres, un budget limité et une forte dépendance aux contributeurs privés, comme la Fondation Gates. Son mandat ne comprend aucun moyen d’exécution ou de pression (@docHU01-002-G PPT6 Le Multilatéralisme.pdf).

L’initiative COVAX et la diplomatie vaccinale

Lancée en avril 2021, l’initiative COVAX visait à faciliter un accès équitable aux vaccins. Elle a cependant échoué en raison d’un budget insuffisant et d’une conception critiquée, notamment en Afrique où elle est perçue comme une forme d’hypocrisie néocoloniale.

Par ailleurs, le sommet mondial sur la santé organisé par le G20 en mai 2020 a été salué comme un progrès, mais critiqué pour les engagements médiocres des pays riches.

Un défi véritablement mondial

La pandémie a illustré la maxime : « nobody is safe until everyone is safe ». Pourtant, la stratégie des pays riches d’acheter et stocker des doses a exacerbé les inégalités et réduit l’efficacité de la réponse globale, générant une compétition appelée « diplomatie vaccinale ». L’OMS incarne ainsi une déconnexion entre les risques partagés d’un monde interconnecté et les dispositifs existants d’action collective sur la scène internationale (@docHU01-002-G PPT6 Le Multilatéralisme.pdf).

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Conclusion : points clés à retenir

  • La gouvernance mondiale organise la coopération entre acteurs internationaux pour gérer des enjeux globaux, incarnée par des organisations internationales comme l’ONU.
  • Le multilatéralisme repose sur la coopération entre plusieurs États, formelle ou informelle, visant à instaurer un cadre normatif collectif pour éviter la loi du plus fort et réduire les risques de conflit.
  • Le droit international fonde cette coopération sur la souveraineté des États et le respect des traités, même si son application reste limitée par l’absence de moyens coercitifs.
  • Les limites du multilatéralisme sont liées aux rivalités entre puissances, aux nationalismes et aux inégalités Nord-Sud, qui fragilisent la sincérité des engagements.
  • La pandémie de COVID-19 a illustré ces défis, montrant les insuffisances des institutions comme l’OMS face à une crise mondiale, tout en soulignant la nécessité d’une coopération renforcée.
  • Les exemples concrets comme l’échec de COVAX et la diplomatie vaccinale révèlent la difficulté à concilier intérêts nationaux et intérêt général mondial.

Ainsi, le multilatéralisme et la gouvernance mondiale restent des mécanismes indispensables mais imparfaits, confrontés aux réalités politiques et aux intérêts divergents des États.


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