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La novela romántica latinoamericana del siglo XIX se desarrolla en un contexto histórico y cultural complejo, marcado por la construcción de identidades nacionales y territoriales tras los procesos de independencia. Más allá de su función estética, esta literatura se convierte en un vehículo para la articulación de proyectos nacionales, sociales y de género, en diálogo con las corrientes europeas pero con una fuerte impronta local. Un ejemplo emblemático es Sab de Gertrudis Gómez de Avellaneda, novela sentimental cubana que refleja las tensiones sociales, raciales y de género de su época, y que sitúa al esclavo como protagonista literario, símbolo de sacrificio y heroísmo, al tiempo que visibiliza la creciente presencia de la mujer escritora en un ámbito cultural dominado por élites letradas @docSab CNED - p. 90 à 202 copie.pdf @docSab CNED - p. 90 à 202 copie.pdf.
La literatura del siglo XIX en América Latina se entiende como una propuesta estética e ideológica que dialoga con Europa pero se orienta a la recomposición de las élites políticas y socioeconómicas en el marco de la independencia. La novela romántica participa activamente en la construcción de identidades colectivas y en la definición de proyectos nacionales y territoriales.
En Cuba, aunque bajo administración colonial durante todo el siglo, se forma un círculo letrado que impulsa un proyecto identitario y fundacional. Sab se sitúa en Puerto Príncipe (actual Camagüey), no en La Habana, centro del poder letrado dominado por el grupo delmontino, lo que refleja un discurso regional que defiende la identidad frente a amenazas externas, como la posible intervención inglesa para apropiarse de las riquezas materiales y simbólicas del país. El protagonista reclama un lugar de reconocimiento y libertad, que recoge huellas de una ancestralidad perdida y un pasado indígena destruido. Además, la novela visibiliza la situación de las mujeres, objetualizadas en el mercado matrimonial, aunque dentro de la estética romántica este reconocimiento se presenta como una utopía.
Doris Sommer, en Ficciones fundacionales, analiza cómo la novela decimonónica latinoamericana se vuelve un romance fundacional que articula el imaginario nacional mediante relatos amorosos que simbolizan proyectos políticos y alianzas sociales. Estas historias reflejan tensiones de racismo y clasismo heredados, pero también procesos de mestizaje y la visibilización de sujetos marginados como esclavos e indígenas. La novela expone las limitadas posibilidades sociales de estos grupos desde una mirada eurocentrista problematizada en el contexto latinoamericano.
La élite letrada, compuesta por escritores y progresivamente por escritoras, dirige sus textos a un público lector privilegiado que se identifica con héroes y heroínas para imaginar diálogos entre sectores nacionales y soñar con ideales de unión y armonía social. Sin embargo, esta identificación no excluye la crítica interna. En Sab, por ejemplo, se critica a los criollos perezosos como los Bellavista, acostumbrados a la riqueza fácil, mostrando tensiones sociales dentro de la propia élite. Gómez de Avellaneda, aunque parte de esta élite, introduce una mirada crítica que refleja su posición ambivalente, siendo originaria de una familia española asentada en Puerto Príncipe y no en La Habana.
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La redécouverte récente de la littérature féminine du XIXe siècle latinoaméricain s’explique par l’intégration progressive de la production féminine dans le canon littéraire. Cette émergence est liée à plusieurs facteurs :
Gertrudis Gómez de Avellaneda a elle-même participé à ce phénomène dès sa jeunesse, organisant une tertulia brillante réunissant la jeunesse des deux sexes issue des familles les plus en vue.
La presse commerciale valorise la femme comme lectrice, consommatrice de romans sentimentaux par entregas, de revues de mode et de produits importés. La plume féminine devient nécessaire pour toucher ce lectorat, conférant à la femme un rôle éducatif et civilisateur, notamment par le soin des enfants et la fonction d’institutrice dans la sphère publique. La publication de Sab illustre ce lien entre presse et littérature : après sa première édition en livre à Madrid en 1841, elle a été rééditée en 1871 dans le journal new-yorkais La América et en 1883 dans un périodique cubain, témoignant de la diffusion transatlantique de ces œuvres.
Cependant, comme le souligne Brigida Pastor, l’éducation différenciée imposée aux femmes — centrée sur les arts et la religion — visait à les enfermer dans des comportements traditionnels : soumission, charité et abnégation dans une société patriarcale. Ce modèle féminin devait garantir la moralité familiale et reproduire une dichotomie entre masculin (raison, sphère publique) et féminin (sentiments, sphère privée). Malgré cela, les pratiques culturelles accessibles aux femmes de classe élevée et leur relative liberté (voyages, vie hors mariage) ont permis l’émergence de discours progressistes, notamment une critique du mariage de convenance.
Le rôle de la femme écrivain dans le monde hispanique est fondamental. Susan Kirkpatrick, s’appuyant sur les travaux de Simón Palmer, inclut Gómez de Avellaneda dans un groupe d’écrivaines romantiques espagnoles, soulignant l’importance du libéralisme bourgeois, de l’émergence de la femme lectrice et de l’expansion de la presse. La femme devient ainsi une figure clé du libéralisme intellectuel et économique, incarnant le modèle de la femme domestique ou "ange du foyer", garante de la morale familiale et éducatrice.
Toutefois, la vie des femmes lettrées, issues d’une élite intellectuelle, échappe souvent aux schémas des héroïnes de leurs romans : elles acquièrent une indépendance certaine, voyagent, tissent des réseaux. L’échange culturel entre Europe et Amérique latine est fluide, donnant naissance à des identités hybrides, comme celle de Gómez de Avellaneda, à la fois espagnole et américaine. Cette perspective transatlantique est étudiée par plusieurs chercheurs, dont Pura Fernández.
Enfin, la femme, bien que subalternisée malgré ses privilèges sociaux, s’identifie aux personnages marginaux mis en avant par le romantisme social : indigènes, esclaves, métis, qui partagent avec elle des attributs comme la sentimentalité, l’abnégation et le sacrifice. Tous subissent la domination patriarcale blanche masculine, qu’ils contestent sans toutefois la renverser complètement dans la première moitié du XIXe siècle.
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